Les débouchés après la profession de psychomotricien

La grande majorité des psychomotriciens exerce dans le cadre d’une activité salariale (environ 80 %), mais le libéral se développe et nombreux sont ceux à associer les deux modes d’exercice. A temps plein ou partiel, les possibilités de carrière sont infinies.  

 

L’exercice salarial offre des opportunités riches auprès de populations variées

 

Les psychomotriciens peuvent exercer dans un cadre institutionnel très large en équipe médicale et paramédicale : crèche, centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI), école maternelle, Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), Institut Médico-Pédagogique (IMP), Institut Médico-Professionnel (IMPRO), Centre Hospitalier, Centres ou services spécialisés (CAMSP, SESSAD, etc.), Maisons de retraite. 

Claire travaille à temps plein dans un Institut Médico-Éducatif (IME) auprès d’adolescents atteints de Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) ou de Troubles Envahissants du Développement (TED), un environnement qu’elle a découvert à l’occasion d’un stage. Elle travaille au quotidien avec l’ensemble des intervenants, dont des éducateurs, un infirmier, une psychologue, une Aide Médico-Psychologique (AMP) et une institutrice spécialisée. Elle reçoit ses patients en séance et les accompagne dans leur quotidien. Accompagner un lever, une toilette ou un encore un repas lui permet d’avoir une vision globale du patient et de proposer aux éducateurs un aménagement adapté à sa sensorialité et ses compétences cognitives et motrices. « Découvrir le jeune dans son quotidien me permet de développer la relation. Ce que j’apporte est ainsi plus riche ». Le médecin, son supérieur hiérarchique, la laisse libre de proposer ses objectifs et priorités qui seront ensuite discutés avec l’équipe. À terme, Claire aimerait prendre deux mi-temps pour pouvoir découvrir d’autres publics : les enfants et les personnes âgées. Elle imagine déjà créer des rencontres intergénérationnelles entre les deux services. « J’ai envie de créer des choses innovantes », confie-t-elle.  

Inès s’occupe à mi-temps d’anciens sans-abris dans le cadre de l’Unité de Soin Longue Durée (USLD) d’un hôpital public. Seule psychomotricienne, elle intervient en séances individuelles et en groupes auprès des 55 patients du service dans le cadre de prises en charge personnalisées. Elle accompagne également au moment des repas s’il y a besoin de stimuler des praxies ou de gérer des troubles du comportement. Son activité au sein d’une structure lui permet d’avoir un salaire fixe et donc une stabilité qu’elle apprécie, mais Inès a surtout à cœur d’être présente en institution. Ses perspectives d’avenir ? « Devenir cadre de santé, c’est très intéressant sur le plan professionnel et financier », conclut-elle.  

Anthony travaille dans un Institut Médico-Éducatif (IME) qui accueille des adolescents et de jeunes adultes avec un handicap intellectuel. Après un an, la direction lui a alors proposé de prendre en charge de nouvelles responsabilités, une fois son Diplôme de Máster Internacional en Psicomotricidad (MIP/TE) — Double Diplôme* en poche. La clinique reste son cœur de métier, mais, la semaine, Anthony a des temps d’échange avec sa direction pour discuter de l’aménagement de l’espace ou faire des propositions afin que les intervenants fassent corps ensemble et il participe régulièrement à des formations et à des conférences pour faire le lien entre l’interne et l’externe. « Je fais de la conduite de projet, du consulting, de la mise en commun… Je n’ai pas de supériorité hiérarchique donc les gens viennent me voir beaucoup plus facilement ». Cette organisation l’aide à être autonome dans sa quête du savoir et du savoir-faire et son salaire a augmenté d’à peu près 1 000 euros par mois. L’avenir ? « Mon rêve serait d’avoir une place de clinicien-chercheur avec des temps d’enseignement, et que tout tourne autour de ma pratique. Pour cela il me faudrait deux mi-temps : un dans la recherche et un dans la clinique, avec deux employeurs qui me permettraient de créer des ponts ». 

 

L’exercice en libéral séduit les psychomotriciens en quête de liberté

 

En libéral, les options sont multiples. Un psychomotricien peut s’installer « en solo » ou choisir de collaborer avec d’autres psychomotriciens ou des professionnels complémentaires à son activité (psychologues ou orthophonistes par exemple) afin de recréer au sein du cabinet une forme de pluridisciplinarité.  

En libéral, comme en institution, le psychomotricien initie son travail avec son patient par un bilan psychomoteur afin de proposer une prise en charge personnalisée et veille à échanger avec les autres professionnels (Médecins, psychologues, orthophonistes, kinésithérapeutes, les écoles, etc.) pour assurer une prise en charge coordonnée du patient.   

 

 

*Máster Internacional en Psicomotricidad (MIP) : un diplôme délivré par l’Université de Murcia (Espagne) dans le cadre des traités européens, ouvrant la voie vers un cursus universitaire, à un niveau Doctorat par exemple. Afin d’accéder au diplôme, les étudiants réalisent un mémoire qu’ils soutiennent devant un jury international. 

Titre d’Expert en Psychomotricité (TE)** : un titre professionnel reconnu par l’État français (RNCP niveau 7) permettant l’accès à de nouvelles responsabilités en tant qu’enseignant chercheur, formateur, chef de projet, et la possibilité de diriger une équipe ou un établissement. 

**Le Titre d’Expert en Psychomotricité est en cours de renouvellement sous un nouvel intitulé en vue d’adapter les activités et compétences aux évolutions des besoins du marché du travail, notamment concernant la coordination de projet autour du patient en équipe multidisciplinaire. Il n’est pour l’instant pas possible de faire la formation en contrat d’apprentissage et la formation n’est pas finançable par le CPF le temps du renouvellement. 

Le concours commun ISRP

Diplôme de Máster Internacional en Psicomotricidad (MIP)